La semaine s'était finie sans d'autre incident remarquable. Elle n'aurait cours commun avec les serpentards que la semaine prochaine et elle espérait de tout son coeur que Terrence n'ait pas choisi de continuer les potions. La jeune fille attacha ses cheveux en une queue de cheval haute. Enfilant un haut et un pantalon de sport, elle attacha les lacets de ses chaussures. Evengeline faisait taire les déviances de son esprit, que les médecins auraient juré malade si elle avait fait un détour par Saint Mangouste, en faisant une quantité hors du commun de sport. Totalement freak control, la demoiselle l'était également dans la gestion de son poids qu'elle contrôlait comme du lait sur le feu, tremblant à l'idée de prendre le moindre gramme. Elle devait être parfaite. Toujours. Mais personne ne devait connaitre ce par quoi elle était passée.
Elle descendit les escaliers en mouvement rapide et se mit à courir sur les berges du lac. Inspirant et expirant en rythme, elle sentait l'air frais contre son visage et le contact brusque de ses talons sur le sol se répercuter dans tout son corps. C'était agréable de sentir la fatigue gagner ses muscles, de sentir son corps frémir de plaisir. La jeune femme couru pendant une longue heure, s'offrant par instant le plaisir d'une gorgée d'eau fraiche.
La peur disparaissait de sa peau avec la sueur qui commençait doucement à couler le long de sa ligne dorsale implacablement dessinée. Evengeline fut obligée de s’arrêter alors qu'à l'horizon, les contours du château promettait un bain plus qu'agréable. Les mains sur les cuisses, elle expirait avant de passer le dos de sa main sur son front. Elle ne savait combien de temps elle avait couru mais une chose était sur, les calories de la journée avaient été décimées.
Étirant ses muscles, Evengeline était toute entière concentrée sur son exercice et n'écoutait rien du monde extérieur. Elle fit craquer son cou avec un sourire et posa une paume de chaque côté de ses épaules, commençant à faire tourner son bassin d'un côté et de l'autre. L'esprit vide et tranquille, la jeune femme se laissait enfin aller, ce qui ne lui était pas arrivé depuis le début de la semaine.
Le soir était tombé sur le château. Assis sur les branches d'un vieux saule au bord du lac, Terrence fumait une cigarette, petit poison moldu qu'il avait piqué à sa sœur. Elle avait découvert ça en sortant fier du shopping avec Arlina, et depuis les jumeaux ne décrochaient plus. Il adorait ça, ce calme qu'il ressentait en fumant, cette paix qui coulait dans ses veines. Il ferma les yeux, et écouta le remous de l'eau sur le rivage. Cette école, il la détestait. Tout n'y était que semblants, coups bas, illusions. Il avait convenu d'un accord avec Arlina, finalement. Elle avait demandé à Ruby la façon de faire péter l'enchantement qui lui le rendrait impuissant à vie, et en échange...
Un bruit de respiration lui fit tourner la tête, et ses yeux faillirent lui sortir de la tête. Johanson, encore elle, se promenait au bord du lac en tenue de jogging, faisant ses étirements comme si de rien n'était. A seulement, maximum, cinquante mètres de lui. Il sauta de l'arbre, s'y adossa, et craqua une allumette pour une nouvelle cigarette.
Dis donc.. Il souffla la fumée de sa cigarette. On dirait que tu as le chic pour te retrouver seule non loin de moins et près de l'eau. termina-t-il.
Il glissa son pouce dans la poche de son jean, et ramena de son autre main la source de nicotine à ses lèvres. Son jean baggy déchiré et sa chemisa blanches aux manches retroussées lui donnaient l'air d'un parfait moldu. La pauvre, il ne voulait pas la faire flipper, mais c'était probablement mal barré. Elle avait de la chance, il était d'humeur bien moins brûlante que lors de leur dernière entrevue.
Fumant allègrement, les yeux fixés sur elle, il ne décolla pas du tronc de l'arbre pluri centenaire. Elle était vraiment très très belle. Mais il devait avancer prudemment. Ruby veillait au grain, et quoi qu'il fasse elle le saurait. Elle le surveillait, le traquait. Et il en avait peur, oui. Il ne risquerait pas sa peau pour une femme, aussi jolie et attirante soit elle. Cette fois, il fallait la jouer fine. A voir si'l maîtrisait le jeu ou non, maintenant.
Evengeline, inconsciente du serpent qui la fixait, continuait lentement ses entrainements, allant même jusqu'à s'offrir une souplesse arrière. Fière comme un paon, elle en enchaina une autre avant de saluer un public invisible du salut des gymnastes. Le sport lui manquait réellement, plus encore que n'importe quoi quand elle était à poudlard. Si elle pouvait toujours pratiquer les enchainements du sol, les autres agrès lui étaient inaccessibles. Et ils étaient la seule chose qui la motivait à rentrer à chaque vacances dans le château de son père.
Mais à la place d'applaudissements, ce fut la voix de Terrence qui la ramena sur terre et elle sursauta comme une biche aux aguets alors qu'elle croisait le regard bleu du Serpentard. A ce qu'on dirait. Mais croit moi, ce n'est pas un choix. siffla-t-elle à l'encontre du châtain. L'adrénaline du sport courrait encore dans ses veines et elle savait sa baguette si proche et si prompte à lancer le moindre sortilège.
Elle le regarda d'un air dédaigneux, sentant cette peur au fond de son coeur qui n'attendait qu'un geste pour se réveiller. Non. Ruby lui avait dit qu'elle allait parler à son cousin et elle l'avait surement fait, ce qui expliquait qu'il n'avait pas encore attaquer et se contentait de la regarder. Sans cet air de chasseur avec sa proie. C'était déjà ça et Evengeline inspira sans faire le moindre bruit. Malgré ce qu'elle disait, elle sentait déjà la caresse d'une goute de sueur froide derrière sa nuque. Ne surtout pas lui montrer la moindre chose.
Tu joues au Moldu contre ton arbre à ce que je vois. Reste avec tes cigarettes et fout moi la paix.
Elle n'avait rien d'autre à lui dire et elle récupéra sa gourde. Evengeline ne referait pas deux fois la même erreur. D'ailleurs, elle se trouvait bien trop peu habillée. Lui offrir une vue plongeante sur son décolleté et sur son ventre plat n'était pas dans ses objectifs actuels. plutôt mettre le maximum de distance entre eux.
Ne s'attardant pas sur la plainte de ses muscles qui avaient déjà bien trop souffert, elle recommença à courir, essayant de ne pas prêter la moindre intension au châtain qui la terrifiait. Courir, rentrer au plus vite et se planquer dans la salle commune pour ne plus en sortir du week-end. Elle savait que c'était une mauvaise idée de partir faire du sport seule. Elle aurait dut demander à Ruby, après tout, vu son physique masculin, la demoiselle devait être une adepte du jogging. Evengeline se reposait un peu trop sur les autres depuis le début de la semaine. Mais seule, elle ne pouvait pas faire grand chose.
L'air frais du soir secoua les cheveux de la belle, avant de l'atteindre lui, faisant luire un peu plus le bout de sa cigarette. Evengeline avait sursauté, ça lui suffisait. Un sourire calme étira ses lèvres, et il la regarda rassembler ses quelques affaires sans bouger. Elle était très belle, vraiment très belle, mais il la faisait trembler de peur dans ses baskets et n'était pas prêt de reposer sa main sur elle. Ruby la lui aurait coupée, et avant qu'elle ne lui fasse assez confiance pour s'offrir, il y avait des siècles. Après tout, c'était bien sa faute et au fond, ça lui plaisait.
Un rire court agita sa poitrine, et elle prit la fuite. Il se décolla de l'arbre sans forcer, paisible, et prit un détour pour couper la route de la demoiselle dans le hall, aussi secret et vif qu'un serpent. Arlina connaissait tous les secrets de ce château, et il les lui avait soutirés, comme il le faisait de tout. Il se posa devant le hall, la voyant accourir, chasseur stoïque dans le début de la nuit de fin d'été. Les étoiles commençaient à piqueter le ciel, et la lune se levait, argentée, amie des élèves errants à ces heures de couvre feu.
Quand elle arriva en haut des marches, il tirait les dernières taffes de sa cigarette, et il lâcha le mégot pour l'écraser sous sa semelle sans un mot, un sourire un peu plus prédateur aux lèvres.
Ce n'est pas la peine de flipper petit aigle, je ne te ferais rien si tu ne me parles pas comme si j'étais je ne sais quelle chose collée sous ta chaussure. Ruby peut bien menacer, tant que je ne lève pas la main sur toi ça n'a pas de sens. dit-il, à moitié riant à moitié sérieux.
La brise agita à nouveau les buissons, et il leva les yeux en direction du pont qui amenait un long hurlement si doux et si triste qu'il ne pouvait, lui même, ce monstre d'insensibilité, pas l'ignorer. Au fil des jours, il s'était rendu compte qu'il était le seul, ou l'un des seuls, à capter ce chant de détresse tout bas, les pleurs de la louve délaissée. Il reporta son attention sur la brune, et croisa les bras.
Tu as parlé avec Arlina, il paraît. Ça fait cinq jours qu'on ne vous a pas vues vous disputer. Tu as brusquement trouvé qu'avoir des amis était intéressant, Johanson ?
Elle arriva jusqu'à l'immense porte de poudlard en nage, sifflant plus qu'elle ne respirait. Evengeline n'en pouvait plus en sentait déjà sa tête tourner légèrement tant elle en avait demandé à son corps. Mais elle n'allait pas s’alimenter de sitôt. Elle espérait juste qu'elle ne ferait pas un malaise avant d'être rentré dans la tranquillité de la salle commune de sa maison. Jetant un regard derrière elle, elle poussa un soupire de soulagement. Terrence ne l'avait pas suivit et c'était tant mieux. passant une main dans ses cheveux, buvant un coup d'eau, elle monta les marches et se figea aussi nettement que s'il l'avait arrêter de lui-même. Non... Mais sérieux, comment il avait fait ?
Evengeline ne répondit pas à la réplique du serpentard, refusant de rester cinq minutes de plus en sa compagnie. Il avait très bien comprit qu'il lui faisait peur. Et comme il venait si bien de lui dire, il n'avait même pas intérêt de poser la main sur elle alors qu'il la laisse en paix et retourne torturer les idiots sans cervelles de sa maison. Elle avait autre chose à faire de ses journées que d'attendre sagement que monsieur Floy vienne la faire chier.
Ce qu'il peut se passer entre Arlina et moi ne te concerne pas le moins du monde Floy. Dégage de mon chemin.
Cette fierté finirait par la tuer, c'était certain. Elle releva ses prunelles de glaces jusqu'à celles du châtain et lui lança un regard assassin. Cette fois elle avait sa baguette et elle n'allait pas le laisser la contrôler comme la dernière fois. Armée, Evengeline était tout à fait capable de se défendre. Elle avait apprit à se battre avec son garde du corps et Asmaël Johanson ne laissait pas n'importe qui défendre la prunelle de ses yeux.
Laisse moi passer. ordonna-t-elle de sa voix de glace, prête à dégainer en quelques secondes. Ruby n'était pas là pour la défendre mais Evengeline montrerait qu'elle était capable de le faire seul. Rirait bien qui rirait le dernier.
La lune termina sa montée, et captait les cheveux de la belle préfète dans ses rayons, la rendant un peu fantomatique. Elle ressemblait à la Dame Grise, et il aurait pu être son Baron Sanglant, comme si de rien n'était. Un soupir lourd passa ses lèvres, et il leva ses avant bras en l'air pour signifier son intention de ne pas la toucher.
Je ne te ferais rien, princesse, relax. Mais.. Un hibou hurla dans la volière, et le vent secoua les alentours comme un complice inattendu. Je serais partout autour de toi, où que tu ailles, quoi que tu fasses. A chaque respiration, chaque pas que tu feras, je te regarderais. Et le jour où tu sauras faire ce que je sais faire, nous verrons qui commandes l'autre. Pour l'instant, poupée, c'est moi... dit-il, amusé.
Ses bras retombèrent le long de son corps, et il entendit se lamenter plus fort encore la bête blessée du pont. Déjà, il avait terrorisé des première et deuxième année grâce à sa cousine. Elle ressemblait à Mimi Geignarde, mais en version hurlante et les quelques gosses qui entendaient sa plainte étaient absolument terrifiés par la bête qu'il leur avait décrite. C'était trop fort !
Revenant à sa proie, il lui adressa un sourire, et céda le passage à contrecœur. Il n'avait pas le choix, c'était à elle de déclencher des hostilités, sans quoi il perdrait l'usage de son entrejambe et il n'était pas certain que son père apprécierait de savoir dans quelles circonstances il avait perdu tout espoir de descendance. Bien qu'il n'aimât pas beaucoup Asmaël Johanson.
Un coup de vent secoua à nouveau le parc, et le hurlement se fit un peu plus fort, faisant hérisser les poils de ses bras et les cheveux de sa nuque. Ce cri, ce son déchirant, il l'avait entendu tant de fois quand il n'était qu'un enfant. Megan était une animagus elle aussi, déclarée, une louve entièrement noire. A sa sortie de Poudlard, c'était un jeune femme heureuse et magnanime, fiancée, pleine de rêves. Et puis, son fiancé, un garçon de Serdaigle, était mort à vingt ans. Un mage noir. Pendant des mois, elle avait ainsi hurlé à la lune. Il chassa le souvenir, et recomposa son sourire par dessus la tristesse qui avait peint ses traits. Peu importait tout ça. Le présent, c'était de coincer cette petite éffrontée.
Une sueur froide passa sur la peau d'Evengeline alors que les poils de ses bras s'hérisaient comme le faisaient ceux d'un chat. Elle en aurait presque trembler mais elle ne devait le montrer. N'en déplaise à la peur qui avait fait son chemin dans les si belles prunelles de la demoiselle. Elle inspira, calmant les possibles tremblements de sa voix et jeta, en un dernier regard :
Tu n'as aucun droit sur moi Floy. Et quoi que tu rêves, tu ne me toucheras jamais plus. Qu'importe que je n'ai pas un tier de tes capacités en magie noire. Je ne suis pas une oie blanche qui t'appartient. Je ne suis pas les serpentards qui se trainent à tes pieds pour un simple regard de ta part.
La voix de la serdaigle ne trembla pas et elle se remercia mentalement d'arriver à garder autant de contrôle sur sa personne. Elle avait retrouvé ce visage glacial qu'il avait vu à leur première rencontre. Elle ne devait surtout pas oublier qu'elle avait sa baguette, si proche que Terrence n'aurait pas le temps de se saisir d'elle qu'elle aurait déjà lancé un sort. Elle parlerait, tant pis. Elle ne savait pas encore faire mais elle n'était pas majeur et ce n'était que la théorie des terribles sortilèges qu'elle avait apprit durant les vacances. De là à les mettre en pratique. Son garde du corps lui avait juré qu'elle y arriverait. Elle n'en était pas si certaine. Evengeline n'était pas une serpentard et elle était certaine qu'elle aurait dut mal à faire souffrir un ennemi, fuse-t-il aussi dangereux que Terrence Floy.
Elle pointa le menton, lui offrant un regard de glace dont elle avait le monopole dans cette école avant de tourner les talons, surveillant de l'oreille le moindre mouvement magique dans l'air. Ca, elle avait apprit avec une facilité déconcertante. Elle ne le laisserait pas attaquer sans s'en rendre contre.
Un rire doucement amusé fit écho hors de ses lèvres, et il fourra à nouveau ses mains dans ses poches. Cette fille avait du cran, il fallait bien qu'il le reconnaisse. Elle n'avait rien d'une petite chose fragile, mais alors rien. Ou en tout cas, pas en extérieur. Il pivota sur ses chevilles, et lui emboîta le pas l'air de rien, sa baguette toujours bien à sa place dans sa poche. Il n'avait aucune intention de l'attaquer par surprise, ça n'était pas son dada. La seule chose qu'il n'avait pas de sa maison, la lâcheté. Il assumait ses erreurs, ses horreurs et ses crimes.
Il se hissa au même niveau qu'elle, et lui adressa un sourire bien différent de ceux qu'il réservait habituellement à ses victimes. Arlina pleurait toujours. Son cœur lui pesait, lourd comme une pierre, sensible à la souffrance. Il était un peu jaloux. Son aînée arborait le même corps agile que sa cousine, sa jumelle faisait si elle le voulait trembler le sol sous deux paire de sabots ourlés de crins sombres, belle jument de Frise, et lui.. Rien.
Il grimpa sur la rampe de l'escalier, souple et agile, ça c'était la première partie et il la maîtrisait. Il savait quel animal il aurait pu -dû- être mais il ne parvenait pas à se transformer. Pourtant il en rêvait, il rêvait de déployer ses ailes de part et d'autre de son corps léger et de se lancer dans le vide, libéré de tous soucis. Mais sa magie n'était pas assez puissante.
Ça me dépasse que tu ais enterré la hâche de guerre avec Arlina. Qu'est-ce qu'elle a bien pu faire ? Ce n'est pas son genre de s'excuser ! lança-t-il dans le grand corridor vide, simplement pour l'importuner.
Evengeline était un défi. Un double défi. Pour gagner sa confiance, il lui faudrait regagner la confiance d'Arlina et ce serait le plus dur. La chose lui prendrait sans doute toute l'année. Mais ça valait la peine d'essayer. Il y avait le tournois, le bal, des dizaines de bêtises à faire et de gamins à chahuter pendant qu'il avancerait petit bout de pas par petit bout de pas. Les dés de départ étaient lancés.
La jolie brune le dépassa sans mot dire, ne s'arrêtant plus sur sa présence. Elle voulait mettre le maximum de distance entre elle et lui. Evengeline n'avait qu'une envie, partir le plus vite possible. Ne plus le recroiser avant longtemps. Deux fois en une semaine, c'était bien trop pour ses pauvres nerfs endolories par la peur et par l'inquiétude croisant qui grandissait en elle. Elle sursautait au moindre bruit anormal, aux hurlements d'une chouette et aux grincements des armures dans le château. La présence du châtain lui était aussi désagréable que le crissement d'ongle sur un tableau noir. Elle n'avait aucune envie de le sentir dans son dos, de sentir à nouveau son souffle sur sa peau. Et pourtant, bien présente dans son esprit était encore la jalousie qu'elle avait ressentie lorsque Ruby lui avait dit qu'il s'en était prit à d'autre filles. Idiote ! jura-t-elle mentalement à son égard. Il n'était rien et elle n'avait le droit de vouloir inconsciemment qu'il la touche à nouveau.
Evengeline leva les yeux au ciel alors qu'elle entendait sa voix dans l'immense hall alors qu'elle s'apprêtait à franchir la première marche de l'escalier. Son pied retombant sur le sol, elle croisa ses bras sur sa poitrine avant de se retourner et de tomber nez à nez avec le beau serpentard. Levant les yeux au ciel, la brune lui jeta un regard noir et expira en prouvant tout l’énervement qu'elle tentait vainement de combattre. Si elle avait été moldue, Evengeline aurait fait une parfaite actrice.
Je t'en pose des questions moi ? Qu'est ce que tu comprends pas dans la notion de laisser quelqu'un en paix Floy ? Tu m'impose ta présence et elle commence sérieusement à me faire voir jour. Cette fois, je ne suis pas désarmée mon cher. Alors continue comme ça et je te jure que ta virilité va en prendre un sacré coup.
Elle lui offrit un nouveau regard noir avant d'attendre qu'il débarrasse le planché, les bras croisés sous sa poitrine, la faisant inconsciemment ressortir. Les tenues de sport étaient un peu trop sexy aujourd'hui. La prochaine fois, elle mettrait le vieux jogging immonde qu'une tante un peu gâteuse lui avait offert. Là, au moins peut-être qu'il la laisserait tranquille.
Même si une petite voix au fond d'elle-même lui soufflait que si elle continuait à lui rentrer dedans de la sorte, ce n'était pas pour rien. Autrement, voilà longtemps qu'elle serait partie sans lui parler. Elle aimait peut-être le danger finalement. Et Terrence se montrait comme la plus terrible dose d'adrénaline qu'elle possédait sous la main.
Alors que la voix de la jolie brune claquait dans le hall, une idée idiot et osée prit forme dans l'esprit du préfet. Il examinait ses ongles, et ricanait parfois entre quelques mots, amusé par les menaces qu'elle proférait. Sa salle commune était tout en bas, la sienne à elle tout en haut, il était complètement inutile de la suivre jusque là haut. Elle ne lui adresserait pas un seul mot, si elle ne lui faussait pas compagnie, et il aurait perdu une partie de sa soirée qu'il aurait pu passer à réviser.
Il rangea correctement son paquet de cigarettes dans une poche, jouant machinalement avec le briquet. Sa jumelle se servait de la magie, lui aimait bien la mécanique de ce petit objet moldu qui claquait entre le pouce et le poing. Ça lui détendait les nerfs. Il se coula de côté, rusé, et se glissa derrière elle.
Tu sais, tu le dis toi même, on est un peu lents d'esprit dans ma maison... Je t'agaces ? Pars alors ! souffla-t-il sur la nuque de la jeune femme.
Il la fit pivoter facilement, mais de sa propre poigne et pas à l'aide d'une quelconque magie. Il fallait qu'il soit rapide. Sa main passa dans les mèches brunes, et il plaqua ses lèvres à celles de la préfète, l'autre main ceinturant ses hanches, volant le baiser comme le font les orphelins d'une pomme sur un étalage. Elle était vraiment très belle, et sans pouvoir se l'expliquer, il refusait de la ligoter pour la violer dans un recoin du château.
Ses lèvres quittèrent leurs jumelles et il recula avant qu'elle ait le temps de réagir trop violemment, prêt à parer un sortilège s'il lui prenait l'envie de lui en lancer un à la figure. Comment avait elle réussi, d'un seul regard noir, à gagner son respect ? Il n'en savait rien. Mais il ne voulait pas la martyriser. Ce n'était pas à cause de Ruby. Non. C'était autre chose. Mais quoi ?
Evengeline le regarda la contourner, pas confiante pour un sous. Elle sentit avec un mélange étrange entre le délice et la terreur sur souffle sur sa nuque. Partir ? Mais c'était tout à fait ce qu'elle avait prévu. Il croyait quoi ? Qu'elle allait attendre bien sagement comme une petite victime qu'il la viole dans un coin obscur du château. Non. La belle était vierge et elle comptait bien le rester pour l'homme qu'elle aimerait. Pas pour cette petite enflure de Serpentard.
Elle ouvrit de grands yeux étonnés alors qu'il la retourna, frissonna au contact de ses mains sur ses hanches et eu un hoquet de stupeur alors qu'il l'embrassait. Quoi ? Mais... Alors qu'il la lâchait, aussi vite que si elle l'avait brulée, Evengeline le regarda, terriblement surprise. Ses grands yeux bleus brillaient d'un éclat d'incompréhension totale mais elle reprit très rapidement ses esprits, sortant sa baguette qu'elle pointait sur le nez du châtain.
Ne. Refait. Plus. Jamais. Ça !! siffla-t-elle, aussi dangereuse que sa mère qu'elle ne connaissait pas. La rage brillait dans ses si magnifiques prunelles. Je ne te préviendrais pas deux fois monstre. Si tu oses, ne serait-ce que poser la main sur moi, je te tue. Après t'avoir longuement fait souffrir. N'oublie pas que moi aussi je viens d'une famille de serpent.
Sa voix, aussi froide que la mort, claqua contre les murs de pierres, se répercutant contre la charpente du hall. Il allait clairement le regretter cet ordure ! S'il croyait vraiment que ce serait aussi facile. Un sortilège faillit de sa baguette et gifla son visage avec la puissance d'une corde chauffée au fer blanc, faisant naitre presque immédiatement sur sa joue la coupure caractéristique de coups portés par une ceinture.
Je te jure que la prochaine fois, ce ne sera pas ton visage que je viserais.
La belle serdaigle lui jeta un énième regard aussi sombre que l'âme de ses géniteurs et déguerpit dans l'escalier. Et pourtant, elle ne put s'empêcher lorsqu'elle fut certaine qu'il ne la voyait plus de poser une main sur ses lèvres pulpeuses avant un pincement au cœur avant de rapidement l’ôter, comme piquer par sa conscience. Terrence était un monstre. Il ne devait la toucher et il était hors de question qu'elle lui montre la gorge.
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